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Autre arbre emblématique, le chêne séculaire de Montlouis. Il aurait jusqu'à 500 ans selon certaines estimations, peut-être le plus vieil arbre de Saintes, il est recensé comme arbre remarquable dans l'inventaire du Poitou-Charente, mais il est tout de même en sursis. Une première expertise indiquait qu'il était un sujet inquiétant. Une seconde expertise a eu lieu vendredi 23 novembre 2018, risquant de préconiser un abattage. Son tort, une ancienne branche morte depuis longtemps qui a laissé une empreinte où se sont installés champignons et insectes. En dehors de cette entrée pathogène, le reste de l'arbre est parfaitement sain, le houppier est bien développé, l'arbre est solidement ancré, son feuillage est parfaitement homogène, il n'est pas malade. Les parasites se concentrent sur la partie morte, laissant le reste de l'arbre se développer sainement, le tout en symbiose. Il ne semble pas avoir de risque imminent de chute de l'arbre. En comparaison, il y a deux autres arbres plus jeunes à proximité, dans le même alignement, qui eux présentent des signes beaucoup plus inquiétants de maladie avec risque de chute d'imposantes branches mortes. Ils se sont trompés de cible.
 
Interrogé, l'élu chargé du patrimoine arboré ne confirme pas un abattage imminent, mais la seconde expertise commandée précise une intention. Dans son argumentation, il parle d'un danger de chute sur un bâtiment du lycée agricole contigu. C'est un faux. L'inclinaison de l'arbre est opposée au lycée, s'il penche légèrement, c'est vers le champ de l'autre côté. D'autant que les puissants vents d'ouest hivernaux, s'ils arrivaient à le coucher, le feraient dans le champ, pas du côté du lycée. L'argument sécuritaire pour les lycéens est fallacieux. Et pourquoi ne pas chercher des solutions pour soigner sa plaie et l'élaguer pour alléger le houppier, plutôt que de purement et simplement abattre le plus vieil être vivant saintais qui a vu passer jusqu'à 500 ans de notre histoire ? Nous suivrons ce dossier et réinterrogerons l'élu sur le résultat de la dernière étude.
Les autres abattages
 
Poiriers de Saint-Vivien : Ils étaient au nombre de 13, n'avaient rien de remarquables mais avaient le mérite d'être là. Dans un premier temps, la municipalité a souhaité les abattre au motif qu'ils déformeraient les trottoirs. Pourtant, il n'y avait sur place aucune trace de déformation du bitume autour des arbres. Finalement, la municipalité a argumenté en disant qu'ils étaient trop hauts et mettaient en danger le réseau électrique aérien. Pourquoi dans ce cas ne pas juste les tailler ? Pas de réponse claire de l'élu, les arbres n'étaient selon lui pas adaptés au lieu et il insistera lors de nos échanges sur les problèmes de sécurité avec le réseau électrique. Au final seront plantés des lilas des Indes, plus adaptés selon lui, moins haut et plus fleuris, un choix d'aménagement urbain.
 
Vallon des arènes : Nous avons abordé la question des nombreux arbres abattus dans le vallon des arènes. Le vallon est censé être un secteur protégé, pourtant depuis trois ans, les abattages n'arrêtent pas. A commencer par trois arbres sur le trottoir du cours Reverseaux, suivi des abattages du flanc du cours, le tout dégageant une vue imprenable sur le Prieuré Saint-Eutrope et sur le vallon. Selon l'élu, les trois arbres étaient malades, pourtant les nombreuses photos prises à l'époque ne l'indiquaient pas (pas de creux dans les troncs). Concernant les arbres sur le flanc du cours, ce n'était que de l'entretien des services techniques selon l'élu. Il assure qu'il n'y avait pas d'intention de dégager la vue sur le Prieuré Saint-Eutrope et sur le vallon. Pourtant le résultat est là, la coïncidence est fortuite.
 
Pour les deux énormes peupliers abattus en contrebas, c'est une parcelle privée, la municipalité n'y est pour rien, les abattages ont été fait sans autorisation précise l'élu. Pourtant aucune sanction n'a été prise.
 
Sur le passage Magistel (entre le Vallon et Saint-Eutrope), d'autres arbres sont en cours d'abattage, deux frênes et un érable (un arbre pourtant emblématique de la province si chère à notre Maire). Selon la municipalité, ces arbres pencheraient du côté d'une habitation. C'est faux, il n'y a pas de bâtiment à proximité immédiate. Leur tort est en réalité de laisser tomber leurs feuilles dans la piscine d'un riverain. Ils ne sont pas vieux, n'ont rien de remarquable, mais c'est encore une intention d'abattage pour des motifs pseudo sécuritaires alors que ce n'est que par complaisance pour un administré. Le réel motif de ces abattages ne nous semble donc pas valable.
 
Palmiers de l’avenue de Saintonge : Pas d'abattage cette fois, mais l'intention d'implanter des palmiers. Ils ont déjà été installés sur la avenue Salvador Allende et sur le cours Charles De Gaulle. La Mairie voulait en installer dans les 25 bacs vides de l'avenue de Saintonge, mais l'architecte des Bâtiments de France ne l'avait pas autorisé cet été, au motif que ce n'est pas une essence locale. Tant de palmiers sur un secteur sauvegardé, pour rappel l'avenue de Saintonge traverse un espace protégé Natura 2000, la Palu. Ils sont pourtant en stock, achetés depuis un moment et la municipalité a formulé un recours auprès du préfet de région contre la décision de l’ABF. Monsieur Machon aurait même affirmé lors d'une réunion de quartier qu'ils seront bien installés, malgré le refus de l'architecte des Bâtiments de France. Pourquoi cette intention de défier les autorités ? Pourquoi cette intention de mettre des palmiers partout ?
 
Peut-être pour minimiser notre focalisation sur ces problèmes d'abattages, l'élu Marcel Ginoux nous précise que la ville de Saintes gère 10000 arbres (alignements, parcs, squares, etc), sans compter les arbres privés ni ceux de l'espace naturel de La Palu. Que de l'entretien soit fait sur notre patrimoine arboré est tout à fait légitime. Elaguer, entretenir, couper les arbres morts oui, mais les arbres abattus ne semblent pas systématiquement replantés et implanter des palmiers au lieux d'essences locales semble étonnant, nous ne sommes pas en Méditerranée. Abattre des arbres, pour dégager la vue sur des monuments ou par complaisance pour de potentiels électeurs n'est pas acceptable. L'arbre, élément de notre patrimoine naturel, doit être respecté au même titre que notre patrimoine culturel.
 
Reste positif néanmoins, l’accord de nous réunir de manière pérenne avec Monsieur Ginoux, afin de faire le point sur l’ensemble des arbres de notre cité, ce qui est une marque de respect de notre travail et de nos propos.
 
Cette écoute est d’autant plus remarquable que Monsieur le Maire pour sa part, n’a jamais daigné donner suite à la moindre de nos demandes d’échange et de concertation. Nous remercions donc Monsieur Ginoux de sa volonté d’avancer ensemble vers de nouveaux compromis autour de l’entretien et la survie de nos arbres urbains.
 


Médiactions - 06/12/2018
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C'est officiel, les platanes de la place Saint-Pierre ne seront pas abattus !
 
Médiactions avait alerté cet été sur une « consultation » concernant entre autre l'abattage des huit platanes de la place Saint-Pierre plantés dans les années 70. C'est aujourd'hui officiel, Marcel Ginoux, 8e adjoint au Maire chargé des espaces naturels et du patrimoine arboré, nous l'a confirmé, « les platanes de la place Saint-Pierre ne seront pas abattus ». Il nous a répété, comme au Sud Ouest la semaine précédente : « il n'y a pas de débat ». Selon l'élu, ils ont été intégrés à cette consultation de juillet par un technicien pour réaliser une étude pour un éventuel projet d’aménagement de la place Saint-Pierre et de sécurisation de son parvis. La démarche du technicien était de poser la question, pour explorer toutes les possibilités. Le « problème » des platanes précise l'élu, en dehors des étourneaux, c'est que leur croissance n'a pas été maîtrisée. Un étêtage ne ferait qu'élargir leur emprise, cette solution n'avait pas été retenue. Monsieur Ginoux indique qu'il s'agissait d'une maladresse, « il n'y a pas de désir de déboisement, mais d’aménagement ». Cependant, la quasi totalité des autres arbres de la consultation de cet été ont été ou vont être abattus, malgré les propos rassurant de Monsieur Ginoux, nous restons convaincu que l'intention était là et que nos alertes et les réactions de la population ont sauvé les platanes.
 

Les menaces sur le plus vieil arbre de Saintes
   
Groupe citoyen pour la préservation des patrimoines culturels et naturels