Groupe citoyen pour la préservation des patrimoines culturels et naturels
L'Amphi-mar(r)e
au fil des dernières années
Tout le monde subit plus ou moins les inconvénients des pluies importantes de ces dernières semaines. Certains clichés montrent bien la quantité d’eau qui est tombée. C’est le cas de notre amphithéâtre (où le niveau d’eau continue à monter) et du parc des arènes (où le niveau commence à baisser) qui se sont transformés en grands lacs. Derrière ces beaux clichés se cachent des problèmes bien connus, en particulier pour l’amphithéâtre qui chaque année est confronté au même problème. Le diagnostic réalisé en 2017 / 2018 a mis en avant l’état préoccupant du monument, en particulier le défaut de gestion des eaux qui depuis de très nombreuses années ne fait qu’accélérer les dégradations.
Parc des arènes inondé
(extrait du panneau exposé à l’amphithéâtre)
Parc des arènes inondé
Les ingénieurs romains ont été confrontés au même problème et avaient construit un système récupérant les eaux de l’arena pour les diriger dans un égout qui partait de l’amphithéâtre jusqu’à la place Blair et étaient ensuite déversées dans la Charente. Ce tunnel-égout existe toujours mais passant sous de nombreuses propriétés privées, n’a pas pu être entretenu et est aujourd’hui obstrué.
La société Sunmetron, mandatée par la municipalité pour la maîtrise d’œuvre, questionnée à ce sujet nous a décrit les travaux d’assainissement prévus. Cette société est bien placée pour connaître parfaitement le sujet. Rappelons que c’est cette même société qui nous a informés sur le matériau présumé des pseudos « gradins-assises végétalisées », prévu initialement en béton à la date des journées du patrimoine, et qui n’ont absolument rien de végétal.
Les travaux d’assainissement consistent donc à remettre en état partiellement l’évacuation mise en place par les ingénieurs romains. Ils sont prévus tout en fin de phase 1 dans la troisième tranche , c'est-à-dire après les restaurations des portes des vivants et des morts et des travées adjacentes.
Il s’agira de décaisser l’arena de 1,50m à 2,00m pour retrouver le sol antique et de restaurer les égouts antiques autour et sous l’arena. Les eaux seront dirigées vers un grand bac de récupération creusé dans l’avenue des arènes devant la porte des vivants. De là, quand ce sera nécessaire, l’eau sera pompée et évacuée dans les canalisations de la ville.
On peut supposer que l’ordre des travaux de restauration a été discuté par les spécialistes et est donc justifié. Pourtant nous sommes interpelés par le fait que la phase d’assainissement et d’évacuation des eaux de l’arena soit la dernière. Ne devrait-elle pas être réalisée en premier avant les restaurations des deux portes ? En effet, les travaux d’assainissement après restauration vont prendre du temps, surtout si ces travaux ne sont pas financés ; les montées des eaux d’inondation vont surement endommager les restaurations faites avant. De plus, les restaurations des deux portes vont certainement nécessiter le décaissement de l’arena jusqu’au sol antique.
Nous aimerions avoir l’avis des spécialistes, et non pas une explication politique, sur cette question. Entre temps, tout en appréciant la beauté des sites inondés, ayons toujours en tête les dommages qui en découlent.
Votre association Médiactions - 13/11/2019
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