Groupe citoyen pour la préservation des patrimoines culturels et naturels
De la Colonne à l’Arbre de Saintes, relevons dignement et durablement les symboles de la «Liberté Républicaine».
En notre qualité d’association œuvrant pour la protection et la valorisation des patrimoines, nous sommes satisfaits de savoir que la Colonne de la Liberté de Saintes va enfin sortir de l’oubli, pour ne pas dire de l’abandon honteux qu’elle subissait au fur et à mesure des mandats électoraux. C’est en effet en son rôle monumental et symbolique que cette Colonne doit enfin être protégée et reconnue, tant par les visiteurs, les touristes que par les habitants, toutes générations confondues.
Point 30 de l’ordre du jour du
conseil municipal du 21/12/2020
La Colonne et l’Arbre de la Liberté sont des piliers de l’histoire de France et de notre cité. Ils doivent s’ériger vers le ciel avec force et concorde, et c’est aux élus et collectivités territoriales des affaires culturelles que revient une partie du rôle permettant de leur rendre hommage et respect.
Le conseil municipal du 21 décembre 2020 a donné son consentement à la poursuite de la procédure de protection de la colonne, érigée place Blair à Saintes, au titre des monuments historiques.
La demande de protection qui a été initiée par l’Association Laïque des Amis des Monuments Pacifistes de Charente Maritime auprès de la Drac, a reçu un avis favorable de la commission régionale du patrimoine et de l’architecture. Nous les remercions d’avoir acté administrativement cette requête plus que justifiée. Mais il nous faut aller plus loin dès à présent.
Les tribulations d’un mépris bien ancré
Il y a déjà longtemps que MédiaCtions s’insurge contre l’état lamentable de ce monument si fort en histoire et symbole au cœur de notre centre-ville. Et c’est lors de notre rencontre conférence du 8 juin 2019 que nous avions dénoncé l’urgence de sa valorisation en retraçant son histoire. Nous avions immédiatement porté nos doléances auprès du premier magistrat en titre, Jean Philippe Machon, qui, comme à son habitude, n’avait aucunement daigné répondre et porter même la moindre attention à nos questions. Plus encore, nous rappelons-nous combien les services culturels de la ville occultaient chacune de nos demandes, ayant l’ordre ultime et l’interdiction, de la part de Monsieur le Maire, d’avoir le moindre contact avec nous. Cette situation, pour le moins compliquée, a malheureusement encore « des restes » puisque nous n’arrivons toujours pas à mettre en place un principe d’échanges pourtant essentiel entre la ville, ses services et les associations travaillant autour des patrimoines de notre cité.
Harry Duverger, auteur et membre du CA de MédiaCtions milite depuis de nombreuses années pour le sauvetage et la mise en cohérence urbaine et touristique de la Colonne et de l’Arbre de la Liberté.
Des représentants de MédiaCtions sont allés en mairie en juin 2019 porter une bouteille comme on porte une bouteille à la mer… en guise d’espoir de prise de conscience.
Nous avons malgré tout (et en dépit du confinement qui ne peut excuser toute absence de coordination) mis en place dernièrement un premier contact en comité de travail avec Monsieur Joël Terrien, élu en charge de l’urbanisme, pour commencer à travailler sur les projets patrimoniaux de notre ville, la revalorisation des monuments majeurs, la renaissance du site Saint-Louis et la mise en cohérence urbaine des chemins touristiques. Nous travaillons en phase avec le cabinet bordelais en charge d’une proposition globale de devenir urbain et touristique de notre ville, et nous sommes très satisfaits de l’écoute et de l’attention que Monsieur Terrien met en place en faveur de notre association. Il est dommage que cela ne soit pas suivi d’un calendrier et de communiqués informatifs autour des actualités patrimoniales de notre cité.
Nos craintes ne sont donc pas tant sur les relations désormais entretenues avec la nouvelle municipalité que sur de nouvelles erreurs stratégiques et chronologiques qui pourraient être commises dans les dossiers patrimoniaux.
Un classement … oui mais encore ?
Une demande de classement était bien sûr inévitable pour que tout projet de protection et de valorisation de la Colonne soit pérenne. Mais nous insistons sur le fait que ce classement aurait dû être l’épilogue d’une prise de responsabilité municipale au lieu d’être un début. Demander un classement est une chose, mais encore une fois, il en est une autre de tenir compte d’un terrain et d’une situation générale de cohérence urbaine avant de décider en réunion.
Bien sûr, ce classement permettra certainement une possibilité de financements et de subventions étatiques qui accéderont que mieux à la valorisation du monument. L’argent reste le nerf de la guerre, tout autant dans les dossiers affairés aux patrimoines que dans bien d’autres domaines. Mais c’est encore et toujours prendre le risque de mettre la charrue avant les bœufs que de déléguer toute responsabilité à la Drac, s’il n’est pas tenu compte, de la part des élus, des besoins de circulation, de cheminement pédestre, de stationnement, de charte identitaire pour des bornes explicatives devant l’ensemble des monuments saintais.
Pour un vrai projet global de valorisation au sein de notre cité
Ainsi pensons-nous que la Colonne et l’Arbre de la Liberté (Place du Capitole) doivent être traités comme une seule urgence urbaine patrimoniale et touristique, même si le classement de la première ne peut être traité que de manière isolée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles. Le second, lui, est-il en phase avec la labellisation d’arbre remarquable ? Qui peut savoir réellement ce qu’il représente ?
Nous demandons donc aux élus que ce classement soit porté et réintégré avec cohérence dans l’étude du Schéma Directeur de notre cité afin d’éviter que cette valorisation et ce classement soient encore une fois traités isolément du contexte touristique.
Notre association travaille actuellement à la mise en protection d’un patrimoine rural et peut assurément témoigner qu’un classement vaut bien peu de choses, s’il n’est pas suivi d'un véritable projet municipal. A l’instar de la Pile Romaine en danger de disparition sur les communes d'Authon-Ebéon, nous rappelons que celle-ci est pourtant bel et bien classée monument historique depuis les années 1890 et que des dossiers d’état sanitaire sont rédigés depuis 1938 sans que rien ne soit jamais réellement entrepris par les services de la Drac ou la Fondation du Patrimoine, ce qui est fort regrettable.
Un travail concerté rassemblant plusieurs compétences
Ainsi considérons-nous que les travaux qui seront engagés sur la Colonne seront d’autant plus heureux et durables, s’ils sont conçus en concertation entre les collectivités et les associations culturelles, historiques et archéologiques de notre cité et si elles réunissent autour de la même table, les élus en charge du Patrimoine, mais aussi du Tourisme et de l’Urbanisme.
Ne refaisons pas les mêmes erreurs qui consistent à restaurer un monument sans tenir compte de son quartier, sa vie économique, des touristes et des habitants. Le débat reste ouvert ! Que Saintes ait enfin les moyens de ses ambitions – Que ces ambitions soient enfin à la hauteur du prestige de ses monuments … c’est notre souhait encore aujourd’hui !
Saintes, le 28 décembre 2020
Cécile Trébuchet, Présidente, Guy Puyastier, Secrétaire
NB: La Colonne de la Liberté de Saintes a aussi été mise en lumière de manière très élogieuse par l'auteur Clément Bourreau, spécialiste et membre de MédiaCtions, dans le magazine "Ecrits d'Ouest" ( N°27).
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