Groupe citoyen pour la préservation des patrimoines culturels et naturels
La Colonne de la Liberté de Saintes va enfin
retrouver sa prestance d’antan. Juillet 2021
Un rappel historique :
Le 1er juillet 1791, pour l'anniversaire de la prise de la Bastille, la Société des Amis de la Constitution décide d'ouvrir une souscription pour « élever une pyramide nationale » sur la place Blair. Sur proposition d'un membre de la Société, ce sera finalement une colonne qui sera érigée par l'entrepreneur Émery et ses 40 ouvriers en réutilisant des vestiges gallo-romains trouvés place de la Croix, près du couvent des Carmélites (Providence). Les blocs antiques seront retaillés malgré les protestations de l'archéologue François-Marie Bourignon.
Au cours d'une grande cérémonie le 8 juillet 1791, une bouteille contenant la « Déclaration des Droits de l'Homme » et une « Ode à la Liberté », est enfouie dans le sol à l'endroit de la future colonne. Le président de l'association Joseph Eschasseriaux posera la première pierre. Haut de 9m et large de 60cm, le monument trône sur la place, se voyant de loin. Le piédestal est surmonté de neuf blocs de forme arrondie. Au sommet, sur le dixième bloc ciselé, on enfonce la hampe d'un drapeau métallique sur lequel est peint un bonnet phrygien. Symboliquement, l'inauguration se déroule le 14 juillet 1791, soit deux ans après la Prise de la Bastille et un an après la première Fête de la Fédération.
Lors de la grande fête organisée sur la place, la foule danse la farandole autour de la colonne coiffée du bonnet phrygien, l'évêque Robinet assiste à la cérémonie et le député Louis-Nicolas Lemercier rend hommage à Mirabeau, décédé trois mois plus tôt. Le bonnet sera remplacé, probablement lors de la révolution de 1830, par un drapeau français tricolore en métal.
- Bouteille et plaidoyer pour la Colonne déposés sur le bureau de Monsieur Machon en juin 2019
- Affiche de la conférence du 8 juin 2019
… Le 14 juillet 2021 ou un anniversaire mettant fin au grand abandon politique saintais.
Au-delà des travaux de restauration en cours et de sa prochaine inscription au titre des Monuments Historiques, c’est aussi la célébration de ses 230 années, lors de la cérémonie du 14 juillet, qui permettra à la colonne de se relever. Elle va pouvoir enfin renaitre de l’oubli et de l’abandon politique et redevenir ce qu’elle a toujours été, c’est à dire le pilier symbolique de la république française au cœur même de notre cité. Au même titre que l’Arbre de la Liberté érigé Place du Capitole, son rôle est monumental au sens étymologique du latin Monumentum – monere / avertir le peuple, faire se souvenir. La Colonne et l’Arbre de la Liberté sont des symboles forts de l’histoire de France et des Français. Ils doivent s’ériger vers le ciel avec fierté et concorde.
• Un rappel de nos doléances citoyennes
C’est en notre qualité d’association œuvrant pour la protection et la valorisation des patrimoines, que nous nous sommes battus pour sa restauration et sa valorisation. Nous avions même déposé notre requête, introduite dans une bouteille, sur le bureau de l’ancien maire en juin 2019, espérant ainsi retenir son attention, comme on peut déposer un « dés- espoir » dans une bouteille à la mer.
Sous la plume de l’écrivain saintais Harry Duverger et de la conférencière Cécile Trébuchet, nous avions aussi présenté une conférence à double voix sur le thème de « La Liberté Chérie » et mené une campagne de presse.
Le 21 décembre 2020, le Conseil municipal a voté la poursuite de la procédure de la protection de la colonne, tandis que la demande officielle a été soutenue auprès de la Drac par l’Association Laïque des Amis des Monuments Pacifistes de Charente Maritime. C’est enfin le 28 décembre 2020 que MédiaCtions a acté dans sa « Tribune des Patrimoines » ses espoirs de travailler en concertation avec
• Un rappel de nos doléances citoyennes
C’est en notre qualité d’association œuvrant pour la protection et la valorisation des patrimoines, que nous nous sommes battus pour sa restauration et sa valorisation. Nous avions même déposé notre requête, introduite dans une bouteille, sur le bureau de l’ancien maire en juin 2019, espérant ainsi retenir son attention, comme on peut déposer un « dés- espoir » dans une bouteille à la mer.
Sous la plume de l’écrivain saintais Harry Duverger et de la conférencière Cécile Trébuchet, nous avions aussi présenté une conférence à double voix sur le thème de « La Liberté Chérie » et mené une campagne de presse.
Le 21 décembre 2020, le Conseil municipal a voté la poursuite de la procédure de la protection de la colonne, tandis que la demande officielle a été soutenue auprès de la Drac par l’Association Laïque des Amis des Monuments Pacifistes de Charente Maritime. C’est enfin le 28 décembre 2020 que MédiaCtions a acté dans sa « Tribune des Patrimoines » ses espoirs de travailler en concertation avec la nouvelle municipalité pour la valorisation de la colonne.
Ce qu’il reste à faire
La mise en protection de la colonne et le projet de l’entourer d’un chainage lui redonnera enfin un aspect solennel. Cette scénarisation (dont on peut remercier la Drac et les élus dont Monsieur Joel Terrien), permettra à l’édifice de réintégrer les patrimoines historiques incontournables de notre cité et de devenir visible.
Mais visible ne veut pas dire lisible, et nous pensons qu’une fois ces travaux de protection achevés, restera encore l’étape essentielle de la « mise en tourisme » afin qu’habitants et visiteurs puissent interpréter aisément les sens historique et symbolique de la Colonne.
C’est à ce titre que nous sollicitons encore les élus, imaginant que l’on ne peut qu’être en phase avec cette opportunité pour poursuivre la valorisation du monument, ainsi que celle du quartier.
La Colonne de la Place Blair et l’Arbre de la Liberté de la Place du Capitole doivent être traités comme une même aubaine patrimoniale et touristique et être intégrés dans la création du grand parcours touristique saintais.
L’étude de bornes cartel sur tout le chemin touristique de la ville, mais aussi d’un mobilier patrimonial récapitulatif sur le Belvédère de Saint-Louis (depuis lequel se voit parfaitement la colonne) doit être à l’ordre du jour du Comité du Schéma directeur.
La Colonne de la Liberté de Saintes (Place Blair) vue du Belvédère du site Saint-Louis
Au premier abord, on pourrait craindre de voir quelques places de parking s’envoler au bénéfice de la valorisation du monument, mais d’un point de vue plus durable, il faut considérer combien il importe que le quartier de la Place Blair retrouve ses lettres de noblesse et redevienne un quartier festif et touristique totalement intégré au chemin pédestre menant de l’Abbaye à Saint-Louis… et plus encore vers le vallon des arènes.
Nous espérons enfin que Saintes ne se contentera pas de cette prise de conscience patrimoniale, car c’est toute une économie du tourisme qui va s’écrire en même temps que la restauration de nos monuments.
Votre association MédiaCtions - 10/07/2021
Copyright Médiactions - Tous droits réservés - Crédits photos : Médiactions (sauf mention contraire)
Médiactions est une association loi 1901 qui a pour objet la sauvegarde du patrimoine culturel et naturel
Objet de l'associaton - Qui sommes-nous - Rejoindre Médiactions - Revue de presse -