Groupe citoyen pour la préservation des patrimoines culturels et naturels
La colonne de la Liberté, l'histoire d'un symbole
Le 1er juillet 1791, pour l'anniversaire de la prise de la Bastille, la Société des Amis de la Constitution décide d'ouvrir une souscription pour « élever une pyramide nationale » sur la place Blair. Sur proposition d'un membre de la Société, ce sera finalement une colonne qui sera érigée par l'entrepreneur Émery et ses 40 ouvriers en réutilisant des vestiges gallo-romains trouvés place de la Croix, près du couvent des Carmélites (Providence). Les blocs antiques seront retaillés malgré les protestations de l'archéologue François-Marie Bourignon.
Au cours d'une grande cérémonie le 8 juillet 1791, une bouteille contenant la « Déclaration des Droits de l'Homme » et une « Ode à la Liberté », est enfouie dans le sol à l'endroit de la future colonne. Le président de l'association Joseph Eschasseriaux posera la première pierre. Haut de 9m et large de 60cm, le monument trône sur la place, se voyant de loin. Le piédestal est surmonté de neuf blocs de forme arrondie. Au sommet, sur le dixième bloc ciselé, on enfonce la hampe d'un drapeau métallique sur lequel est peint un bonnet phrygien.
Symboliquement, l'inauguration se déroule le 14 juillet 1791, soit deux ans après la Prise de la Bastille et un an après la première Fête de la Fédération.
Lors de la grande fête organisée sur la place, la foule danse la farandole autour de la colonne coiffée du bonnet phrygien, l'évêque Robinet assiste à la cérémonie, le député Louis-Nicolas Lemercier rendra hommage à Mirabeau décédé trois mois plus tôt. Le bonnet sera remplacé, probablement lors de la Révolution de 1830, par un drapeau français tricolore en métal.
Qu'est devenue la colonne de la Liberté en 2019 ?
Aujourd’hui, la colonne saintaise est oubliée, non mise en valeur, toujours pas classée. Aucune indication ne mentionne sa raison d'être malgré le symbole qu'elle représente. La colonne de la Liberté est en déshérence. Le plan distribué aux visiteurs par l'Office du tourisme indique la place Blair comme un lieu de stationnement sans qu'aucune mention ne signale la présence du monument. Elle est tout simplement oubliée, sortie de l'Histoire de notre ville pourtant si fière de montrer ses monuments emblématiques.
L'auteur Harry Duverger, ancien instituteur et directeur d'école, s'engage avec le soutien de Médiactions et de l'OPS et milite auprès des édiles pour sa mise en valeur. Il propose une liste non exhaustive de ce qui peut être fait pour réhabiliter la Colonne de la Liberté :
► Libérer plusieurs places de parking, matérialiser l'espace par un chaînage pour sanctuariser le monument.
► Identifier clairement son passé et ses origines gallo-romaines sur un support extérieur
► Nettoyer les pierres, se débarrasser des végétaux.
► Rendre leur raison d'être aux ferrures du sommet, implanter un fanion en respectant
l'ancienneté du monument.
► Masquer les tiges de métal rouillées.
► Élaguer les arbres qui vont la recouvrir.
► Interdire le stationnement des camping-cars et des camionnettes qui la masquent.
► Éclairer la colonne par un projecteur au moins de Mai à Octobre. Une photo des
années 20 montre qu'une ampoule électrique, située au sommet, l'équipait déjà.
et rendre à la ville la fierté de posséder un tel monument en le faisant classer
monument historique ce qui aurait dû être fait depuis longtemps.
MédiaCtions - 27/05/2019
Harry Duverger & Romain Charrier
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